Industria Textil e do Vestuário - Textile Industry - Ano XVI

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Segundo o jornal Francês Le Monde, "O Brasil quer existir sobre o planeta moda":

Le Brésil veut exister sur la planète mode

Des stylistes tels qu'Alessa ou Victor Dzenk commencent à être reconnus hors des frontières.
Joël Morio

Pendant que les collections masculines de prêt-à-porter de l'hiver 2012-2013 étaient dévoilées, fin janvier, à Milan et à Paris, Rio de Janeiro et São Paulo vivaient, elles, au rythme des défilés estivaux. Fin octobre 2010 se tenait à Belo Horizonte - troisième ville du pays -, le Minas Trend Preview, qui allie Salon et défilés.

Année après année, le Brésil tente de se faire une place sur la planète mode. Il veut en finir avec son complexe de pays de l'hémisphère Sud à la traîne de la mode européenne. Première Vision, le Salon français où sont révélés les tissus servant de base aux collections, organisait à São Paulo, mi-janvier, la cinquième édition de Première Brasil, sa déclinaison brésilienne. "Les créateurs du pays commencent à s'intéresser à des tissus européens haut de gamme", se félicite Jacques Brunel, directeur général adjoint de Première Vision.

L'ABIT (Associação Brasileira da Indústria Têxtil e de Confecção), qui représente les industriels du secteur, et l'Apex (Agência brasileira de promoção de exportação e investimentos), chargée de promouvoir les exportations, tentent d'attirer rédacteurs de mode et acheteurs du monde entier aux manifestations qui se tiennent dans le pays. "Les créateurs brésiliens cherchent à être présents dans les boutiques françaises. C'est pour eux une marque de reconnaissance dont ils vont pouvoir se servir sur le marché brésilien", note Evilasio Miranda, de l'association des créateurs brésiliens.

Pour le moment, peu de stylistes originaires de ce pays sont parvenus à se faire un nom à l'étranger. Carlos Miele et Alexandre Herchcovitch défilent à New York. De ce côté-ci de l'Atlantique, Gustavo Lins est devenu, début 2011, membre du cercle très fermé de la haute couture parisienne. Mais c'est l'unique représentant de la création brésilienne. Certes, les tongs Havaianas et les maillots de bain Lenny s'arrachent en Europe lorsque vient l'été. Cependant, les Brésiliens ne veulent pas être cantonnés au "beach wear".

La mode du pays, très colorée, n'est pourtant pas facilement transposable à nos latitudes. "Le Brésil est un pays qui s'autosuffit et la mode copie encore trop souvent ce qui se fait en Europe. Les créateurs les plus originaux qui souhaitent venir en France se heurtent à des taxes d'importation qui rendent leurs produits aussi chers que ceux des marques de luxe", observe Catherine Bremond, acheteuse aux Galeries Lafayette.

La météo est aussi un obstacle aux exportations. Les vêtements chauds made in Brésil sont rares. Et les tenues tropicales ont du mal à séduire les clientes européennes. "La Brésilienne ose facilement les tenues sexy, nous devons remonter les décolletés et réduire les échancrures quand nous exportons en Europe", raconte Daniel Correa, directeur artistique de Mabel Magalhaes. Cette marque, qui crée des robes de soirée aux riches broderies, essaie depuis cinq ans de développer son activité sur le Vieux Continent.

Les Brésiliens témoignent d'un talent certain lorsqu'il s'agit de jouer avec des imprimés digitaux réalisés à partir de photos.

Ainsi la collection de l'été prochain d'Alessa, vendue chez Colette, est consacrée à l'Italie. La créatrice utilise de vieilles cartes postales, des photos de la tour de Pise ou de Vespa pour agrémenter ses robes légères. Petite fille d'un tailleur du pape, la créatrice se distingue par son humour affûté plus que par les coupes de ses vêtements.

Dans la même veine, Victor Dzenk propose des tenues plus élaborées qui jouent avec des imprimés très colorés, inspirés par exemple de la forêt amazonienne. Cet ancien de l'école parisienne Esmod est en passe de devenir un des créateurs les plus en vue de la scène brésilienne. Il a dessiné les uniformes des hôtesses de la Coupe du monde football qui se tiendra en 2014 au Brésil. Et il est déterminé à élargir au-delà de Saint-Tropez - seule ville où il est présent - sa diffusion en France.

Daniela Martins est aussi une orfèvre dans les mariages d'imprimés composés de photos prises par elle-même. Chaque robe de soie qu'elle crée est réalisée en quelques rares exemplaires numérotés, comme les sacs brodés faits avec des tissus vintage qui l'ont fait connaître.

La mode brésilienne peut réserver de bonnes surprises dans des domaines inattendus. La marque GIG se distingue ainsi par un beau travail sur la maille. Sa créatrice, Gina Guerra, imagine des motifs sophistiqués et produit de superbes jacquards. Certaines pièces ont été vendues à la boutique L'Eclaireur, à Paris.

Le Brésil a aussi une carte à jouer dans le domaine du commerce équitable. La coopérative de Coopa Roca, qui s'est créée à la fin des années 1980, réunit des femmes de la favela Rocinha à Rio de Janeiro. Elles réalisent des broderies utilisées pour confectionner des pièces pour les marques Carlos Miele ou Lacoste. Cette activité a permis à quelque 400 femmes de diversifier les ressources de leurs foyers. La coopérative espère lancer sa propre marque.

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